Pierre Delmotte : « ce spectacle est une grande rêverie »

Photo : DR

Pierre Delmotte est un grand passionné de cinéma. Le comédien et metteur en scène en reprend les codes dans Le Spectre d’Alfred H., la première création de sa compagnie, Le Cri Wilhelm. Il croise deux histoires, écrites par Stéphanie Noël et jouées par Damien Avice, Elsa Delmas, Aurélie Édeline, Thomas Germaine et Jean-François Levistre. Ce sont celle d’un réalisateur, François en manque d’inspiration, et l’autre d’une jeune femme apeurée par des visions de meurtres. Le spectre d’Alfred H. se joue le 11 octobre au théâtre des Charmes à Eu, le 13 octobre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux, jeudi 1er décembre à L’Archipel à Granville et les 12 et 13 avril à L’Étincelle à Rouen. Entretien avec Pierre Delmotte.

D’où vient cette passion pour le cinéma ?

Elle vient de mon père qui a une grande collection de VHS. J’ai découvert le cinéma pendant mon enfance. Dans ma chambre, j’avais accroché des affiches. J’ai été vite fasciné par le cinéma, en lui-même, les histoires racontées et le jeu des acteurs. C’était un plaisir de les voir jouer et d’être emmené dans une aventure. C’est ce qui m’a amené au théâtre. Il m’a fallu un peu de temps pour mettre des mots là-dessus.

Votre pièce de théâtre a pour titre Le Spectre d’Alfred H., comme Hitchcock. Pourquoi ce réalisateur ?

Il fait partie de mon parcours de découvertes. Un jour, je suis tombé sur le Hitchbook, une conversation entre Truffaut et Hitchcock. Truffaut le considérait comme le plus grand réalisateur vivant alors qu’il était davantage qualifié d’entertainer. Pour Truffaut, c’est un maître et il veut le démontrer. Ce livre est devenu un mode d’emploi pour les cinéastes et une bible pour les cinéphiles. C’est aussi l’acte de naissance d’une amitié.

Ce livre a inspiré l’écriture de la pièce.

Avec Stéphanie Noël, nous avons inventé un double récit. François est un jeune réalisateur qui peine à terminer le scénario de son prochain film. Un fantôme, Alfred, vient le hanter et le titiller pour débloquer l’écriture. La deuxième histoire est le récit du film que François est en train d’écrire. C’est une pièce mentale. Ève, une jeune femme, vit une idylle avec Jack mais elle a des visions. Nous sommes là dans un univers hitchcockien. Ses films et Ses séries télé ont des sources d’inspiration.

Comment mêlez-vous les codes du théâtre et du cinéma ?

Ce spectacle est une grande rêverie. Les éléments de décor sont des modules qui se déplacent et s’agencent comme un puzzle. Le traitement des lumières participent à ces changements. Nous nous sommes interrogés sur la manière dont s’oriente le regard du public au théâtre. Avec François, on est dans un studio. Dans le récit d’Éve, nous avons voulu zoomer. Hitchcock aimait les gros plans.

photo : Le Cri Wilhelm

Infos pratiques

  • Mardi 11 octobre à 20 heures au théâtre des Charmes à Eu. Tarifs : de 12 à 5 €. Réservation au 02 35 86 29 09 ou sur wwwtheatredescharmes.fr
  • Jeudi 13 octobre à 20 heures au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 19 à 10 €. Réservation au 02 35 97 25 43 ou sur lrv-saintvaleryencaux.com
  • Jeudi 1er décembre à 20h30 à L’Archipel à Granville. Tarifs : de 18 à 8 €. Réservation au 02 33 69 27 30 ou sur www.archipel-granville.fr
  • Mercredi 12 et jeudi 13 avril à 20 heures à la salle Louis-Jouvet à Rouen. Tarifs : de 16,50 à 3 €. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • Durée : 1h25