Lea Desandre : « ce répertoire, c’est comme du miel »

photo : Julien Benhamou

Le nom de Julie Andrews est attaché à celui de Mary Poppins. La chanteuse, actrice et écrivaine britannique est une figure du cinéma, du théâtre et de la comédie musicale. Des spectacles et des films qui ont inspiré Lea Desandre. Accompagnée par l’Ensemble Jupiter de Thomas Dunford, la mezzo soprano reprend le répertoire dans Chasing Rainbows. C’est vendredi 22 et samedi 23 décembre au Théâtre des Arts à Rouen. Entretien.

Qu’est-ce qui vous amené jusqu’au répertoire de Julie Andrews ?

C’est une histoire d’enfance. J’ai découvert que j’aimais chanter en écoutant Julie Andrews. Mes parents évoluent dans le milieu du cinéma. Ma sœur et moi, à l’âge de 5 ou 6 ans, regardions beaucoup de films et nous avons commencé par Mary Poppins. Est venu ensuite La Mélodie du bonheur. Julie Andrews est une figure qui m’a inspirée. Elle a une étendue vocale très large. Elle a commencé sa carrière alors qu’elle était enfant. Elle chantait des airs d’opéra. J’ai fait le lien entre son parcours et le mien. 

Est-ce avant tout la voix de Julie Andrews qui vous a touchée ?

Je me souviens de cette voix sans limite. Julie Andrews pouvait interpréter une berceuse, se mettre à siffler, puis faire des claquettes. Elle a de grandes facilités dans beaucoup de domaines. Pour ce spectacle, j’ai pris des cours de charleston et de claquettes. Rien n’arrête Julie Andrews. Tout semble possible avec elle. Il y a évidemment beaucoup de travail et beaucoup de rigueur pour arriver à ce niveau. C’est aussi une femme lumineuse, avec une grande humanité.

Comment avez-vous convaincu Thomas Dunford ?

Avec Thomas Dunford, nous sommes toujours à la recherche de nouvelles aventures musicales. Pour chacune d’entre elles, il est important de se faire plaisir et de transmettre un beau spectacle au public. Après Haendel et Vivaldi, je lui ai parlé de Julie Andrews. Lui qui est né à New York a grandi avec les comédies musicales. Nous avons eu des conversations avec de plus en plus d’énergie sur ce répertoire.

Quel répertoire avez-vous choisi pour Chasing Rainbows ?

Nous avons traversé toute l’histoire de son répertoire, allant de la comédie musicale au cinéma. Nous avons ensuite effectué une sélection comme si nous avions une palette de couleurs. Nous voulions un maximum de peintures pour évoquer plusieurs sentiments. Nous avons aussi choisi nos pièces préférées, Mary Poppins, La Mélodie du bonheur, Victor Victoria. Ces pièces sont écrites au service d’un instrument qui est la voix. Il y a un tel lyrisme, parfois du romantisme. Nous avons eu envie d’aller vers cette patte-là. Ce répertoire, c’est comme du miel.

Quel spectacle avez-vous imaginé ?

C’est plus qu’un concert. Avec Julie Andrews, il y a l’idée du show. Nous avons travaillé avec des personnes que nous connaissons bien. Hubert Barrère qui a dessiné les costumes est très inspirant. Il a beaucoup d’inventivité. La scénographie de Sophie Daneman, c’est du champagne. Quant à Bertrand Couderc, à la lumière, c’est le roi de l’image. Chasing Rainbows, c’est un spectacle plein de vie. L’Ensemble Jupiter est complété d’un jazz band. Quand ils jouent ensemble, on retrouve la chaleur d’un vinyle. C’est un répertoire joyeux et enlevé, jamais vraiment très grave. Il y a des moments de danse et d’autres plus intimes. C’est une fête.

Infos pratiques

  • Vendredi 22 décembre à 20 heures, samedi 23 décembre à 18 heures au Théâtre des Arts à Rouen
  • Durée : 1h20
  • Tarifs : de 46 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr