Le « rock adulte » de Bardo

photo : DR

C’est un quatuor formé par un père et son fils, Philippe Nemmar, figure de la scène ébroïcienne, et Vadim. Bardo est en concert samedi 3 février à La Maladrerie à Saint-Nicolas-de-Gravigny et vendredi 16 février au Kubb à Évreux.

Dans la philosophie bouddhiste, le Bardo signifie Transition, ou état intermédiaire entre deux existences. Pour quelqu’un qui n’a aucune réalisation spirituelle, la résultante de toutes les pensées, paroles ou actions de sa vie écoulée se fragmente et il se trouve comme une plume emportée par le vent du Karma. En revanche, celui qui possède une certaine connaissance spirituelle peut en diriger le cours et préparer les modalités du prochain état d’existence.

Fort de ce concept, Philippe Nemmar a émis le souhait de partager avec son fils Vadim une nouvelle expérience musicale, comme une transmission entre les deux générations. Néné, comme l’appellent ses proches, est une figure ébroïcienne, dont on ne compte plus le nombre de concerts donnés ; soit en tant que co-fondateur et guitariste des Black Maria, soit avec les Swing Gadjos (et son autre fils Sacha), soit en duo acoustique avec les French Dandy…

Pour ce projet, Bardo, il renoue avec ses premières amours et revendique un côté électrique, moderne et noir. Vadim, quant à lui, apporte un aspect mélodique, joue de la basse et pose sa voix grave sur le fil des morceaux . Père et fils se sont entourés de deux autres amis musiciens, l’artisan luthier, Arnaud Fournet, qui amène sa touche blues americana, et l’omniscient Yves Garrot (Rock In The Barn) à la batterie qui partage son amour de la pop et du rock indé. Un joyeux mélange de genres qui offre une saveur caractéristique et unique. Un peu comme l’umami, l’un des cinquième goûts de base après le sucré, l’acide, l’amer et le salé. 

Un carnet de route

Vadim le revendique. Bardo, c’est du  » rock adulte. Paradoxalement, c’est moi qui ai dit ça… On sonne très année 1980. C’est un rock qui a pris de l’âge, on y retrouve des sons qui parlent aux anciennes générations. Nos influences, c’est clairement Road Runners, Kid Pharaon ou Marquis de Sade. On est dans une tradition de rock normand, on revendique cette identité. Et pour moi jouer avec mon père c’est très enrichissant. Avec le collectif on prend des risques, on partage notre passion de la musique, on est dans la création et on y met nos ressentis, nos convictions…« 

Titre éponyme de l’album digital que l’on trouve sur le bandcamp du groupe, ce morceau énigmatique, Better Place, est une ode au voyage, où le détroit de Magellan pourrait être une terre promise où déposer ses bagages. On traverse l’album (mixé par David Fontaine et masterisé par Léo Vauclin… tous deux Normands également) comme un carnet de route qui relate les affres d’un homme en proie à ses doutes, ses peurs, ses regrets et ses amours qui lui échappent. Un pont entre deux mondes, entre deux vies. Mélancolique ? Certainement. Contemplatif ? Probablement. Rock ? Totalement.

C’est sur scène qu’ils sauront trouver leur meilleure place en session acoustique ou set électrique. Ils y joueront toutes leurs compositions samedi 3 février à Saint-Nicolas-de-Gravigny et vendredi 16 février au Kubb à Évreux.

Infos pratiques

  • samedi 3 février à 20 heures en version acoustique à La Maladrerie à Saint-Nicolas-de-Gravigny. Prix libre
  • Vendredi 16 février à 19 heures au Kubb à Evreux. Entrée Libre