Katia et Marielle Labèque jouent « Orphée » et « La Belle et la bête »

Photo : Umberto Nicoletti

Katia et Marielle Labèque poursuivent une exploration dans le répertoire de Philip Glass. Sur deux pianos, elles interprètent La Belle et la Bête et Orphée, deux œuvres inspirées de Jean Cocteau et composées par Philip Glass. Le concert a lieu mercredi 14 février à l’Opéra de Rouen Normandie et au Tangram à Évreux.

« Dans notre vie, nous avons eu la chance de faire de rencontres importantes ». Il y a eu Luciano Berio, Pierre Boulez… Katia et Marielle Labèque ont également croisé un autre compositeur, Philip Glass. « Ce fut au hasard de l’écoute d’un disque, Four Movements For Two Pianos, une pièce extraordinaire, se souvient Katia Labèque. Il a entendu notre enregistrement. Il nous a ensuite écrit un Concerto pour deux pianos en 2015 ». 

Le chemin musical avec le composteur américain ne pouvait s’arrêter là. « Il est une très belle personne, très ouverte. J’aime beaucoup sa musique parce qu’elle nous plonge dans sa vie. Philip Glass est un homme qui a beaucoup souffert. Quand il écrit Einstein On The Beach, il est taxi driver. À cette époque, il travaillait le jour et composait la nuit. Sa musique traverse aussi tellement d’époques et de styles. On entend qu’il a écouté de la musique classique, du jazz…  », remarque Marielle Labèque. « Philip Glass donne une liberté totale aux interprètes. Sa musique nous appartient. C’est très gratifiant et encourageant », ajoute Katia Labèque.

Philip Glass encore avec la trilogie écrite en hommage à Jean Cocteau. Il a écrit une partition sur Les Enfants terribles, Orphée et La Belle et la bête, trois œuvres arrangées pour deux pianos par Michael Riesman, pianiste et directeur du Philip Glass Ensemble. Mercredi 14 février à l’Opéra de Rouen Normandie et jeudi 15 février au Tangram à Évreux, les deux sœurs jouent Orphée et La Belle et la bête.

Une musique romantique

« J’ai vécu avec les films de Cocteau. C’était quelqu’un d’insaisissable. Il a été un poète, un écrivain, un cinéaste… qui avait tellement de talent. Pour travailler ces musiques, j’ai écouté la voix de Cocteau, beaucoup d’interviews. J’en avais besoin », remarque Katia Labèque. Pour Marielle Labèque, « c’est un bonheur de mener ce projet musical et de relire Cocteau ».

Orphée et La Belle et la bête sont deux œuvres dramatiques différentes mais les deux pianistes décèlent dans les deux le sujet de dualité et une multitudes de symboles. « Avec la musique de Philip Glass, nous sommes traversés par les émotions des films. Ce sont comme des rêves », confie l’une. « Avec Orphée, on se retrouve plongé dans un monde merveilleux et magique », ajoute la seconde. La magie est tout autant présente dans La Belle et la bête et la musique est plus romantique.

À deux pianos, interpréter une musique romantique, « c’est difficile, remarque Marielle Labèque. Il faudra que ce soit organique entre Katia et moi. Nous ne pouvons pas jouer de manière mécanique. Pour ce faire, nous devons rechercher une liberté, des plans sonores parce qu’il se passe tellement de choses dans les films. Et chaque pièce a son propre caractère ».

Infos pratiques

  • Mercredi 14 février à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 32 à 5 €. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Jeudi 15 février à 20 heures au Cadran à Évreux. Tarifs : de 25 à 10 €. Pour les étudiants :  carte Culture. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com