Toujours au-delà des limites

Photo : Sébastien Armengol

Dans (Dé)formation professionnelle, Élodie Guézou témoigne de son parcours de contorsionniste et de sa relation au travail. Un solo à voir samedi 11 mai au jardin des plantes à Rouen pendant le Curieux Printemps.

L’expression, se plier en quatre, résonne de plusieurs manières chez Élodie Guézou. Chanteuse, musicienne, comédienne, elle est ensuite devenue contorsionniste. « Par facilité et opportunisme », reconnait-elle. « J’ai voulu acquérir un autre langage artistique. Je suis allée à l’âge de 23 ans au centre régional des arts du cirque de Lomme. Comme j’avais une souplesse innée, on m’a dit : tu es contorsionniste. Je pouvais faire des choses étonnantes assez facilement. Ce fut ma spécialité et j’ai beaucoup travaillé. Le plaisir a été à l’endroit du résultat et au moment où une nouvelle figure était acquise ». 

Pour y parvenir, il y a eu de nombreux sacrifices. Il a fallu demander beaucoup, autant au corps qu’à la tête. Toujours repousser les limites. Jusqu’à ce que le mental flanche et que les blessures se succèdent. « J’ai 36 ans. Je suis une jeune maman. Mon corps ne suit plus et mon niveau diminue petit à petit. Des raideurs apparaissent. Je sais que le mouvement reste sain. Je me muscle. Je sais prendre soin de mon corps ».

Relation au travail

En prendre soin n’évite pas « une déformation ». Là encore, ce terme est à entendre avec ses divers sens. « Dès le départ, nous sommes conditionnés. Ma mère m’a toujours dit qu’être une femme au foyer n’est pas un métier. Elle s’est battue pour ne pas l’être. Il y a un conditionnement économique. J’ai alors passé un bac scientifique. Ensuite, comment sortons-nous de tout cela ? On nous livre des vérités qui changent au fil du temps. Que signifie réussir sa vie privée et sa vie professionnelle ? »

Tous ces questionnements sont le point de départ de (Dé)formation professionnelle, un spectacle qu’Élodie Guézou, fondatrice de la compagnie AMA, présente samedi 11 mai au jardin des plantes à Rouen pendant Curieux Printemps. « Mon parcours me rend légitime de parler de ces sujets ». L’artiste est également allée chercher des témoignages d’autres contorsionnistes sur leur relation au corps et au travail. Avec ce solo, elle évoque son expérience artistique autant à travers les mots que des gestes chorégraphiés.

Infos pratiques

  • Samedi 11 mai à 17 heures à l’orangerie du jardin des plantes à Rouen
  • Durée : 1 heure
  • Spectacle gratuit
  • Réservation au 02 32 08 13 90 ou en ligne
  • Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce