L’enfer d’une exfiltration

Mo (Roschdy Zem) et Eva (Lyna Khoudri), son interprète, se préparent à négocier avec les Talibans / Photo : Jérôme Prébois

Roschdy Zem est le héros de 13 Jours, 13 nuits, le nouveau film de Martin Bourboulon inspiré de l’histoire vraie du Commandant Mohamed Bida lors de la conquête de Kaboul par les Talibans. Le film sort dans les salles de cinéma mercredi 25 juin.

Après Eiffel et les deux opus des Trois Mousquetaires, Martin Bourboulon s’inspire d’une histoire vraie — celle que le commandant Mohamed Bida raconte dans le roman 13 jours, 13 nuits : Dans l’enfer de Kaboul — et nous plonge au cœur de la capitale de l’Afghanistan le 15 août 2021. Ce jour-là, alors que les troupes américaines s’apprêtent à quitter le pays, les Talibans prennent d’assaut la capitale et s’emparent du pouvoir. Beaucoup d’entre nous ont encore en mémoire les reportages montrant une foule d’hommes, de femmes, d’enfants agglutinés sur le tarmac de l’aéroport ou accrochés aux grilles de l’Ambassade de France.

Martin Bourboulon filme le chaos, nous fait ressentir l’angoisse des demandeurs d’asile tout comme le stress des Français veillant à ne pas se laisser déborder. Parmi eux, le commandant Mohamed Bida (Roschdy Zem), chargé d’assurer la sécurité. C’est lui le héros du film. Côté réfugiés, le réalisateur prend pour modèle Éva (Lyna Khoudri), jeune humanitaire franco-afghane qui, courageusement, servira d’interprète, et Kate, journaliste de CNN (Sidse Babett Knudsen) multipliant les témoignages à ses risques et périls.

Une fois le chaos en partie contrôlé, Martin Bourboulon s’intéresse à l’opération d’exfiltration en elle-même : l’organisation méticuleuse et pourtant hasardeuse au vue du nombre des incertitudes, les négociations avec les autorités françaises, celles plus risquées avec les Talibans. La mise en place, le trajet jusqu’à l’aéroport et la répartition dans les avions nous tiennent en haleine. La tension est à son maximum. Le courage de ces hommes et de ces femmes, des deux bords, impressionne. On regrette juste cette volonté d’en rajouter au drame qui pouvait se suffire à lui-même avec des personnages tire-larmes comme la mère de l’interprète momentanément séparée de sa fille ou la jeune militaire américaine maladroite avec un bébé… Et puis cette musique imposante qui nous sort de la réalité. On se dit que, parfois, le cinéma fait trop de cinéma.