En toute liberté avec Molière

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Molière et l’alexandrin sont les sujets des travaux de fin d’année. Les élèves de la classe d’art dramatique du conservatoire de Rouen jouent des extraits de cinq pièces du dramaturge français du XVIIe siècle. C’est jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 juin au théâtre des Deux-Rives à Rouen.

Le fil rouge de ce spectacle, c’est Molière avec cinq pièces différentes : Le Dépit amoureux, Le Misanthrope, Les Femmes savantes, Tartuffe et Amphitryon. Un choix de Caroline Lavoinne, professeure d’art dramatique, pour aborder « l’esprit de jeu » et « des univers distincts » lors de ces travaux de fin d’année de la classe au conservatoire de Rouen.  « Molière a aussi ce côté très contemporain, une écriture très agréable pour les comédiens. Il y a des enjeux et des questions d’actualité qui traversent les pièces ».

Manon, en deuxième année, n’était « pas très fan de Molière. Ce n’est pas forcément un auteur que je lis. Au début, j’étais même réticente même si les exercices que nous faisions étaient formateurs. Après avoir lu Le Dépit amoureux, j’ai été convaincue. Ce sont des pièces qui se rapprochent de nous. En fait, sa langue ne vieillit pas. À un moment, Marinette s’exclame : moi, j’aurais de l‘amour pour ta chienne de face ? Quelle punch-line ! ». Maxime, en première année, apprécie « la diversité. Tout le monde a joué Molière qui fait partie des indéboulonnables ». Quant à Vincent, élève de troisième année, il a commencé le théâtre grâce à Molière. « J’ai vu Le Bourgeois gentilhomme à l’âge de 6 ou 7 ans à l’Opéra (dans une mise en scène de Benjamin Lazar et un spectacle du Poème harmonique, ndlr). J’en garde un beau souvenir. Chez Molière, il n’y a pas de temps mort. Ça fuse. C’est riche. Il y a du jeu pour tout le monde, les patrons comme les valets. On peut dessiner un personnage. Son théâtre me parle beaucoup et m’évoque des images. Il y a des monstres, des acteurs géniaux qui ont joué ses mots ».

Une mécanique et du sens

Jouer Molière, c’est surtout se confronter aux alexandrins, sauf dans Amphitryon, une pièce en vers libres. « C’est une langue difficile, admet Caroline Lavoinne. Il faut respecter une mécanique. Le rapport à la langue n’est plus le même. Il arrive que l’on ne comprenne plus le sens et la structure quand on est dans la rigueur de l’alexandrin. Et ce, tout en gardant une dynamique du texte ». 

Selon Vincent, avec l’alexandrin, « on a vite fait de se perdre. Il faut faire confiance à son instinct sur le texte. Au fur et à mesure, cela rentre ». Manon voit des liens avec « la poésie. Il faut lire la pièce. C’est un sport alors l’entrainement est important. Cela permet aussi de comprendre le sens que l’on veut défendre ».

Toute la classe est au théâtre des Deux-Rives pour répéter avant de jouer ce Molière – pièces en alexandrins du 24 au 26 juin. « C’est sur scène que l’on trouve une liberté de jouer. On peut utiliser tout l’espace, être dans une autre ambiance. Nous sommes accompagnés par les autres. Cela permet de prendre confiance envers soi-même et les autres partenaires. Ce travail donne une vision globale de la pièce », remarque Maxime.

Ce montage de cinq pièces de Molière commence par Le Dépit amoureux et se poursuit avec Le Misanthrope dans lequel s’incruste Amphitryon avant de terminer par Les Femmes savantes et Tartuffe. Il est question d’amour, de désir, de liberté, de fête et des traditions familiales dans un esprit de farce.

Infos pratiques

  • Jeudi 24 et vendredi 25 juin à 19 heures, samedi 26 juin à 18 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen.
  • Spectacle gratuit
  • Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr