Emem et Carmen

photo Fred Duval
photo Fred Duval

Emem et Fred Duval forment un véritable duo. Le dessinateur, installé dans l’Eure, travaille avec le scénariste rouennais sur la série Carmen McCallum depuis 2009 et sur l’épopée Jour J, parue en 2012. Les deux artistes qui sont penchés sur le quatorzième tome de Carmen McCallum se retrouvent sur La Route du livre samedi 14 juin à la librairie Lumières d’août. Rencontre avec Emem.

 

 

 

 

 

Quelle histoire avez-vous avec Carmen McCallum ?

C’est une histoire particulière parce que je ne suis pas le créateur. C’est Fred Duval et Gess. J’ai ainsi repris un personnage clé en main. Même si c’est un personnage de papier, il a une vie propre. Il faut donc apprendre à le connaître. Je pense l’incarner un peu plus aujourd’hui.

 

Comment définiriez-vous Carmen ?

C’est difficile de la synthétiser. Ce n’est pas un personnage monolithique. Il est toujours en mouvement. Carmen a un caractère affirmé. Elle est volontaire, parfois un peu tête de lard. Elle pourrait sembler froide mais elle ne l’est pas. Elle cache une certaine sensibilité. Pour se protéger, elle porte une armure de métal froid.

 

L’aimez-vous ?

Je l’aime de plus en plus. Avec l’avancée de l’histoire, je me sens à l’aise pour la dessiner.

 

carmenPourquoi ?

Il est difficile de dessiner une femme. A un personnage masculin, il faut trouver une trogne. On peut lui faire des traits disharmonieux pour lui donner du caractère. Pour les femmes, c’est moins évident. Il faut des traits plus réguliers.

 

Pour séduire ?

Pas forcément. Une femme a des traits plus subtils. Mais je me mets peut-être des freins. Tout cela est un travail de réappropriation.

 

Comment évolue Carmen McCallum ?

Dans le tome 13, Fred a apporté quelque chose de nouveau. Il développe davantage l’univers et le contexte géo-politique, économique. Les événements qui se déroulent dans l’histoire prennent leur essence dans les faits actuels. Dans le tome 14, Carmen sera toujours en Afrique dans les falaises de Bandiagara, le pays Dogon. Je vois du pays avec Fred.

 

Pourquoi travaillez-vous essentiellement sur Carmen McCallum ?

Avec Fred, les albums s’enchaînent. Pour moi, il est délicat de travailler sur deux histoires en même temps. C’est épuisant intellectuellement. La narration fait l’essentiel de la bande dessinée. C’est comme résoudre un Rubik’s cube. J’ai eu une récré avec Jour J. Du coup, je suis revenu à Carmen avec plus de fraicheur.