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Sous l’emprise de la musique

La Mécanique de la générale, interprété vendredi 7 février au théâtre du Grand Forum à Louviers, allie musique et mime. Dans ce spectacle, le Poème Harmonique de Vincent Dumestre ouvre pour la première fois un univers parodique musical.

 

photo Balthazar Auxietre
photo Balthazar Auxietre

Le métier de musicien n’est pas toujours facile. Surtout lorsqu’un trublion vient bouleverser en plein concert un programme savamment étudié et sérieusement répété. Telle est l’histoire de La Mécanique de la générale.

 

Avec ce spectacle, le Poème harmonique aborde la délicate question de l’humour en musique. « J’avais envie depuis longtemps de travailler sur l’humour. Mais comment parler de l’humour, faire de l’humour et être dans l’humour avec un programme de musique baroque qui évoque surtout la piété, l’affection, la tendresse, la colère ? », remarque Vincent Dumestre, fondateur de l’ensemble, installé à Sotteville-lès-Rouen.

 

La solution ? Créer un programme de musique instrumentale. « Au début du XVIIe siècle, on invente la forme instrumentale. Auparavant, les instruments sont affiliés aux parties vocales ». Et aussi intégrer un personnage, tel un démiurge à ce répertoire. La formation de Vincent Dumestre retrouve ainsi Stefano Amori, présent dans Le Carnaval baroque. « Il a un charisme particulier, une forme d’humour pince-sans-rire. Il rappelle Buster Keaton, Harold Lloyd ».

 

Dans La Mécanique de la générale, le concert commence comme… tous les concerts. Les instrumentistes s’installent et interprètent des pièces baroques italiennes issues du répertoire d’Uccellini, de Falconiero, de Merula… Arrive ensuite le grain de sable qui ébranle la belle machine. Stefano Amori joue le rôle d’un régisseur qui se découvre un certain talent musical. « Il veut prendre le pouvoir sur la musique et c’est lui qui va jouer la musique. Nous, musiciens, ne sommes plus que des automates. Il me fait penser au personnage de Fantasia », indique Vincent Dumestre. Du répertoire du XVIIe siècle, le trublion fera faire au Poème harmonique de grands sauts jusqu’à Mozart, Ravel, Debussy et The Rolling Stones.

 

Cette Mécanique est réglée avec minutie afin que s’accordent les langages de la musique et du corps. L’humour naît ainsi du décalage entre le sérieux des musiciens du Poème harmonique et le grain de folie du personnage du régisseur.

 

 

 

  • Vendredi 7 février à 20 heures au théâtre du Grand Forum à Louviers. Tarifs : de 19 à 8 €. Réservation au 02 32 25 23 89 ou billetterie.louviers@sn-el.fr