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« Le Trouvère » en vrai et sur écran

C’est la dernière représentation du Trouvère de Verdi. Elle se tient samedi 2 octobre à l’Opéra de Rouen Normandie et sur écran dans 20 lieux de la région.

Ce futur-là n‘est pas très réjouissant. En 2050, chez Luna Memoria Center, un espace d’un blanc glacial, les souvenirs des femmes, surtout celles qui ont un savoir et se battent contre le pouvoir, sont volés et stockés dans des nuages, accrochés dans des aquariums géants. Le principe est bien connu. Pour préserver son pouvoir, il faut contrôler le cerveau de sa population. Les souvenirs, c’est tout l’enjeu de cette histoire faite d’allers et retours vers un passé remontant jusqu’en 1582 et vers un futur, en 2070. À cette date, le comte de Luna est hospitalisé. Sur son lit, sous respiration artificielle, il refait le film de sa vie ponctuée de luttes contre ses adversaires à un moment où il était puissant et à la tête de ce data center.

C’est là que le duo de metteurs en scène, Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil, installe l’histoire du Trouvère, un des trois célèbres opéras de Verdi, avec La Traviata et Rigoletto. Là, le trouvère Manrico fait un peu entendre sa musique sous la fenêtre de la belle Leonora. Il est surtout un hacker doué, entouré d’une bande de geeks, portant le masque des combattants de La liberté dans V pour Vendetta, et tente de déjouer les plans du redoutable Comte de Luna, amoureux de la jeune femme. Il veut sauver Leonora et Azucena, sa mère adoptive, et toutes les autres femmes des griffes de cet homme tyrannique. Ce qu’ignore le comte : Azucena la gitane, avec son groupe de sorcières débridées, est portée par une vengeance. Elle a vu sa mère, condamnée, sur le bûcher et, dans un geste de folie, a jeté dans les flammes son propre fils. Elle a ensuite recueilli Manrico qui est en fait le frère du comte.

À Rouen

Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil usent de multiples références et emmènent dans un monde futuriste, dans une esthétique forte et effrayante. Les lignes de codes défilent, les virus informatiques sont les armes de ce combat. Quand il s’agit de raconter le duel entre le comte de Luna et Manrico, les deux protagonistes se retrouvent avec un casque de réalité virtuelle sur les yeux propulser dans un jeu vidéo se déroulant au Moyen Âge. Rouen est le théâtre de ce Trouvère et apparaît à plusieurs reprises lors de la scène du bûcher, d’une cérémonie de recueillement, d’une procession des sorcières…

L’histoire du Trouvère se construit dans une mise en scène fantastique sur plusieurs niveaux, sur le plateau, parfois trop foisonnant, sur les écrans et n’est pas toujours simple à suivre. Elle est portée par un orchestre, dirigé par Pierre Bleuse, qui révèle la puissance et les nuances de la musique de Verdi, par des interprètes investis dans leur rôle.

Infos pratiques

  • Samedi 2 octobre à 18 heures au Théâtre des Arts à Rouen
  • Durée : 3 heures
  • Tarifs : de 68 à 10 €
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr

Sur grand écran

Samedi 2 octobre à 18 heures. Gratuit

  • Bagnoles-de-l’Orne : auditorium
  • Barentin : théâtre Montdory
  • Bernay : Le Piaf
  • Carentan : cinéma Le Cotentin
  • Charleval : salle Charles IX
  • Conches-en-Ouche : salle Jean-Pierre Bacri
  • Duclair : Théâtre en Seine
  • Elbeuf : cinéma Grand Large
  • Les Andelys : cinéma Le Palace
  • Lisieux : théâtre
  • Livarot : cinéma Le Parc
  • Montivilliers : cinéma Les Arts
  • Pont-Audemer : cinéma Le Ciné
  • Rouen : à l’abbatiale Saint-Ouen
  • Rouen : CHU
  • Saint-Pierre-en-Auge : Le Rexy
  • Val-de-Reuil : théâtre de l’Arsenal
  • Vexin-sur-Epte : gymnase d’Écos
  • Yquebeuf : Maison des arts
  • Yvetot : cinéma Les Arches Lumières
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