Jonas Coutancier crée l’univers fantastique du « Horla »

Photo : Jonas Coutancier

Pour sa première création, Jonas Coutancier a choisi de porter à la scène la nouvelle de Maupassant, Le Horla. Accompagné d’une violoncelliste, Solène Comsa, l’artiste, compagnon de route des Anges au plafond, mêle manipulation de marionnettes, magie et jeu d’acteur. C’est à découvrir du 8 au 11 novembre au CDN de Normandie-Rouen, les 14 et 15 novembre à la scène nationale 61 à Alençon.

Sous l’aile des Anges au plafond

Lors de son année de terminale au lycée, Jonas Coutancier a une révélation. S’il a toujours eu une attirance pour la scène et les arts plastiques, il comprend tous les enjeux de la marionnette. « Elle décale le réel, comme un plasticien qui transpose ce qui l’entoure avec un outil graphique ». À 18 ans, il passe le concours de l’école nationale supérieure des arts de la marionnette (ESNAM) à Charleville-Mézières. Il est recalé. Jonas Coutancier ne se décourage pas. Il rencontre Les Anges au plafond et convainc la compagnie de l’accueillir en tant que stagiaire. Il assiste aux différentes étapes de fabrication d’un spectacle, suit les créations, part en tournée. Quand il réussit l’examen d’entrée à l’ESNAM, il préfère rester aux côtés des Anges au plafond. « Tout était merveilleux. Je découvrais tout. J’ai appris en faisant ». Avec R.A.G.E., mis en scène par Camille Trouvé, Jonas Coutancier ne reste plus dans les coulisses mais monte sur scène pour jouer aux côtés de Brice Berthoud. Il fera ensuite partie de plusieurs productions de la compagnie et travaillera également avec Le Phalène

Une première

Avec Le Horla, Jonas Coutancier signe un premier projet artistique. « Mon amour pour la langue a grandi. La nouvelle de Maupassant est arrivée comme une évidence. Il y a là quelque chose de visionnaire qui fait écho à ce que nous avons vécu. Pendant deux ans, une peur s’est installée en nous. Nous avons eu quelque chose en nous qui a pris plus ou moins de la place. Cela a pu nous submerger. On a pu se demander ce qu’a été cette force qui nous pousse contre notre volonté. Le Horla découle de là ». 

Le texte de Maupassant est le récit d’un homme qui ressent de plus en plus violemment une présence autour de lui. Il va alors se débattre avec cet être invisible et puissant. Mais en vain. Pour s’en débarrasser, il décide de l’emprisonner dans sa maison et d’y mettre le feu. Ce sera un nouvel échec… Jonas Coutancier a écrit une adaptation de la nouvelle, tel le journal d’un homme qui court à sa perte.

Un engagement du corps

Dans sa pratique de marionnettiste, Jonas Coutancier s’est interrogé sur l’implication du corps. Celui qui peut devenir une chimère ou encore troubler les effets de la manipulation lorsqu’il est sur scène. Il a ajouté alors la danse et la magie à son langage artistique. Dans Le Horla, l’artiste incarne un personnage en prise avec un démon, entre des doutes et des angoisses. Il évolue ainsi dans un univers où « les choses bougent toutes seules. L’invisible vient le bousculer. Et ce, de manière accentuée au fil du spectacle ».

La lecture du Horla a suscité des images à Jonas Coutancier. « Cela a été très jouissif. J’ai alors associé ces images au texte ». Des images qui se situent à la frontière du réel et de l’irréel. Comme le livre de Maupassant et le personnage du Horla, pris dans un tourbillon de folie.

Infos pratiques

  • Mardi 8, mercredi 9 et jeudi 10 novembre à 20 heures, vendredi 11 novembre à 16 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarifs : 20 €, 15 €. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Lundi 14 et mardi 15 novembre à 20 heures au théâtre d’Alençon. Tarifs : de 20 à 6,50 €. Réservation sur www.scenationale61.com
  • Durée : 1h15
  • Spectacle à partir de 12 ans