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Singeries à la Fabrique des savoirs

À travers quelque 200 œuvres, la Fabrique des savoirs à Elbeuf retrace l’histoire de la présence du singe dans la société occidentale et l’évolution de son image dans la culture populaire. Malin comme un singe est à voir jusqu’au 8 avril 2023.

Des Fables de La Fontaine aux textes d’Edgar Allan Poe, en passant par Dragon Ball et Donkey Kong, la figure du singe est présente dans la culture populaire et artistique depuis le XVIIe siècle. Pour cette dixième édition du Temps des Collections intitulée Corps à corps, Mylène Beaufils et Jérome Tabouelle, commissaires de l’exposition, se sont concentrés sur le singe, dont le corps n’est pas sans rappeler celui de l’Homme sous bien des aspects. 

En adoptant une posture volontairement généraliste, l’exposition s’efforce de dépeindre la manière dont le singe a été d’abord un objet de curiosité, d’exotisme, mais aussi un animal craint, emprunt de mystère et de violence. Elle réunit pour cela des fonds issus des principaux musés métropolitains, mais aussi des pièces du Louvre, du musée des Beaux-Arts de Valenciennes ou encore du musée d’Histoire naturelle de Lille. 

Ce qui plait avec les animaux imitateurs tels que le singe, c’est avant tout leur grande proximité avec l’homme. Cette proximité servira la plupart du temps de support à la création, une manière de critiquer les travers humains par le biais de la figure simiesque.

Retour sur un animal controversé 

S’il suscite l’intérêt des curieux, ce sont donc surtout les artistes qui vont s’emparer du thème du singe, et ce sur tous les plans. Il s’invite sur les gravures, dans les tableaux, les sculptures, mais aussi à des endroits où on ne l’y attend pas forcément, comme des objets décoratifs ou d’usage quotidien, tel la chaise percée, objet insolite provenant tout droit des collections du musée de la Céramique à Rouen.

Il faudra attendre le XIXe siècle pour observer un glissement dans la perception de l’animal : une certaine méfiance s’installe notamment à l’égard des grands singes qui deviennent progressivement des figures dangereuses et effrayantes dans la culture populaire à l’instar de King Kong, le singe géant destructeur et violent. 

Le parcours au sein de l’exposition met en évidence ces changements dans la culture populaire occidentale, mais cherche aussi à redorer l’image des primates en ouvrant le public à d’autres points de vue. Tout un pan de l’exposition est ainsi réservé à l’évolution de la recherche autour du singe, avec notamment un focus sur Diane Fossey et sa contribution à la primatologie. 

Une exposition calibrée pour tous les publics 

Dès le point de départ, l’exposition est envisagée comme devant s’adresser au plus grand nombre. La Fabrique des savoirs ayant vocation à réaliser des manifestations particulièrement accessibles, surtout au jeune public, Malin comme un singe ne fait pas exception à la règle. 

Des jeunes aux moins jeunes, des amateurs d’arts aux néophytes, tout le monde trouve son compte dans les allées de l’exposition. Créée pour l’occasion, Kiwi la mascotte de l’exposition guidera les visiteurs les plus jeunes à travers une série de quizz et de mini-jeux intégrés au parcours, tandis que les personnes en situation de handicap pourront profiter d’un parcours sensoriel adapté et immersif. Les adultes pourront profiter également des ressources complémentaires prévues afin d’étendre l’expérience de visite. 

Théotime Leprévost

Infos pratiques

  • Jusqu’au 8 avril 2023, tous les jours du mardi au dimanche, de 14 heures à 18 heures, à la Fabrique des savoirs à Elbeuf
  • Entrée gratuite
  • Renseignements au 02 32 96 30 40 ou sur www.lafabriquedessavoirs.fr