Le combat des femmes dans les musiques amplifiées

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Beaucoup ont travaillé dans l’ombre et pourtant elles sont à l’origine de nombreux tubes. Bastien Cantillon redonne leur véritable place aux femmes qui ont œuvré dans le domaine des musiques actuelles amplifiées entre 1949 et 1969. Suivie d’un dj set de The Archers, la conférence se tient vendredi 17 mars à la MJC du Mont-Gargan à Rouen avec L’Étincelle dans le cadre du festival Vibration’nes.

Ces vingt années, entre 1949 et 1969, ont été capitales dans le monde des musiques amplifiées. « On observe une évolution technologique et artistique. On modifie le son. La plupart des styles musicaux sont nés pendant cette période très riche ». Quelle a été la place des femmes dans ce mouvement ? Essentielle ! Bastien Cantillon le rappellera vendredi 17 mars à la MJC du Mont-Gargan à Rouen lors d’une conférence, ponctuée d’extraits musicaux. Il traversera ces deux décennies pour évoquer le rôle et le talent de ces artistes.

À cette époque-là, les hommes ont œuvré pour maintenir les femmes dans leur ombre. Sauf quand elles pouvaient être leur faire-valoir. Sauf également quand ils avaient besoin de voix féminines, repérées dans les pubs, les bars et les églises. Le patriarcat pèse de tout son poids. La misogynie, le machisme et le racisme, tout autant. 

Une autocensure

Dans le monde des musiques amplifiées, les artistes n’ont pas seulement été des interprètes ou occupé des postes administratifs. « Ce fut un combat pour s’imposer. Elles étaient reconnues dans leur milieu mais on ne les voyait pas. En France et aux États-Unis, les hommes géraient tout. En Angleterre, c’est un peu différent, les femmes se sont vite affirmées et ont pris en charge leur carrière », remarque Bastien Cantillon. 

Un véritable combat pour être à une place qui leur était due. Il y avait — et encore aujourd’hui —quelque renoncement. « Les femmes apprenaient à jouer d’un instrument, suivaient des études musicales. Or quand elles arrivaient à l’âge adulte, elles consacraient leur vie à leur famille ». Des autrices, des musiciennes et des compositrices ont fortement marqué l’histoire de la musique. Elles ont « signé » de nombreux tubes que The Archers feront entendre lors d’un dj set. Elles ont pris aussi certaines libertés. « Sister Rosetta Tharpe, une femme, avec un vrai tempérament, a été la première à prendre une guitare électrique pour chanter du gospel. Ce fut comme un blasphème. Elle a ensuite été oubliée pendant de nombreuses années ». 

Certaines n’ont pas au d’autres choix que de s’autocensurer dans leurs textes pour « ne pas risquer sa carrière ou être bannies des radios ». D’autres se sont rebellées et même engagées. « La musique a été être un vecteur du féminisme ».

Infos pratiques

  • Vendredi 17 mars à 19 heures à la MJC du Mont-Gargan à Rouen
  • Entrée gratuite
  • Aller à la conférence en transport en commun avec le réseau Astuce