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Un Automne Curieux avec cinq œuvres monumentales

Automne Curieux, consacré aux arts plastiques, prend aussi place dans l’espace public avec l’installation d’œuvres en divers endroits à Rouen. C’est une volonté de la Ville qui a retenu les projets de Raphaël Zarka, Olivia Paroldi, Victor Cord’homme et Julie Tocqueville.  Une façon de « soutenir l’art contemporain » et « accompagner la renaturation de la ville », remarque Marie-Andrée Malleville, adjointe en charge de la Culture.

La Rampe cycloïdale de Raphaël Zarka

Le parcours d’Automne curieux démarre devant l’hôtel de ville de Rouen où s’impose la Rampe cycloïdale de Raphaël Zarka, un passionné de skate-board. Prêtée par le centre national des arts plastiques pendant trois ans, cette installation offre un autre regard sur la culture urbaine. Sur cette structure en bois, praticable, les skateurs peuvent expérimenter le halfpipe le plus rapide du monde.

Providence d’Olivia Paroldi

Le hêtre pourpre faisait partie des arbres remarquables du square Verdrel. Abattu pour des raisons de sécurité en juin 2023, l’arbre de plus de 150 ans est devenu le matériau de l’œuvre d’Olivia Paroldi. La plasticienne a gravé sur le tronc Providence où s’entremêlent le végétal et l’humain. « C’est un travail sur la naissance, la renaissance, la gestation », indique Olivia Paroldi, interpelée par la disparition d’espèces. L’arbre au sol en est un exemple mais doit redonner une force au vivant.

Le Tripode zigzag et Le Septipode de Victor Cord’homme

Les sculptures de Victor Cord’homme sont tels des engins venus d’un ailleurs. Même s’il est possible de reconnaître dans les formes un feu de signalement, un cloître, des arches, une toiture en shed ou encore des éléments de mobilier urbain. « J’ai voulu avoir une référence au passé industriel des quais de la Seine, aux édifices religieux de la ville », remarque Victor Cord’homme. Il y a beaucoup d’humour dans Le Tripode zigzag et Le Septipode, installés sur les quais bas de la rive gauche de Rouen. Ces deux sculptures, très colorées, renvoient au monde de la bande dessinée, à un univers enfantin. Fabriquées à partir de matériaux de récupération, elles se transforment selon la météo grâce aux panneaux solaires insérés par l’artiste.

Cette Île est la dernière sur la Seine avant la mer de Julie Tocqueville

Ce sera une paroi rocheuse recouverte de végétation. Cette Île est la dernière sur la Seine avant la mer, qui s’élève dans le jardin Jeanne-Barret sur l’île Lacroix, questionne le lien entre le naturel et l’artificiel, un thème récurrent dans le travail de Julie Tocqueville. Pour cette sculpture monumentale, la plasticienne a construit une palissade en bois, dessiné une forme avec du grillage qu’elle recouvre de ciment. « C’est la première fois que j’utilise cette technique de la rocaille qui se perd et peut apparaître un peu kitch. Je suis allée me former dans un lycée professionnel de maçonnerie dans la Creuse. Sur cette façade, je vais poser trois couches avec trois mélanges différents. C’est une technique qui vieillit très bien ». Cette Île sera comme « un poumon végétal, une zone qui mime le naturel. Le leurre est révélé lorsque l’on passe de l’autre côté de la palissade ».