Le monde fantastique de Vincent Olinet

Le centre d’art contemporain de la Matmut à Saint-Pierre-de-Varengeville présente plusieurs séries de photographies, de sculptures et d’installations de Vincent Olinet, artiste plasticien. Hors Décor est voir jusqu’au 3 décembre.

Les œuvres de Vincent Olinet interrogent dès le premier regard. Passionné d’ornementation, de baroque et de rococo, l’artiste plasticien brise les frontières entre le réel et le fictif et déplace les objets de leur fonction première. Avec lui, tout devient fantastique, poétique et mystérieux. Ce diplômé de l’école des Beaux-Arts de Lyon expose jusqu’au 3 décembre au centre d’art contemporain Saint-Pierre-de-Varengeville des séries de sculptures et de photographies.

Le travail de Vincent Olinet s’apparente avant tout à une lecture du temps. « Tout est amené à disparaître. Même le bronze. C’est pour cette raison que mes œuvres ne sont jamais finies, complètes ou figées. Je m’arrête quand j’ai accompli 80 % de l’œuvre ». Comme ces papiers peints très colorés ornés de roses fraîches. « Les fleurs vont sécher et l’œuvre sera différente selon le moment où on la découvre ».

Cette démarche amène à un autre questionnement : qu’est-ce qui est beau ou laid ? Une réflexion importante pour l’artiste « dans un monde qui exige la perfection ». Alors ses gâteaux à étages, aux couleurs de bonbons, s’effondrent. La cire des bougies dégouline sur Le Chandelier vert. La table de pique-nique s’est fendue en deux.

Il y a aussi de l’humour dans les créations de Vincent Olinet. « J’ai voulu donner une autre utilité à la tranche de pain ». Une tartine devient ainsi une étagère. Les bâtons de rouge à lèvres se transforment en sculptures géantes. Les balais prennent des formes de perruques et trouvent une autre esthétique. Tout est alors illusion.

Il est toujours question de temps dans la série photographique Je ne peux pas faire de miracle. Vincent Olinet se souvient là des natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle. Chaque image, réalisée à partir d’une installation dans un aquarium, est une projection mentale. « L’eau est à la fois vitale et protectrice mais destructrice. Elle vient troubler et réinventer une gravité ». L’artiste déjoue ainsi les canaux du genre dans ces compositions poétiques.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 3 décembre, du mercredi au vendredi de 13 heures à 19 heures, les samedi et dimanche de 10 heures à 19 heures, au centre d’art contemporain de la Matmut à Saint-Pierre-de-Varengeville
  • Entrée libre
  • Renseignements au 02 35 05 61 73 ou sur www.matmutpourlesarts.fr