Une « Extra Life » pour se sentir vivant

Photo : Estelle Hanania

Les personnages de cette histoire auront peut-être encore une chance dans cette nouvelle vie… Dans Extra Life, une pièce chorégraphique présentée les 27 et 28 mars au Volcan au Havre pendant le festival Déviations, Gisèle Vienne raconte les liens complexes entre un frère et une sœur après un drame familial.

Un frère et une sœur, interprétés par Adèle Haenel et Theo Livesey, s’octroient un droit de vivre à la suite d’un événement traumatique. Ils se retrouvent au petit matin, à la fin d’une fête, et entament une longue conversation. Il y a bien longtemps que ces deux-là n’avaient pas échangé. Le lien fusionnel avait en effet été rompu. Là, ils s’offrent, pour Gisèle Vienne, ce « moment de réflexion, de re-sensibilisation et de re-socialisation. Ils éprouvent cette sensation qu’ils n’espéraient plus. Comme dans un jeu vidéo, ils ont le droit à un bonus ».

Dans Extra Life, présenté les 27 et 28 mars au Volcan au Havre pendant le festival Déviations, la chorégraphe poursuit son travail sur la perception. Comme dans L’Étang, deux personnages se lient après un drame. « Les deux pièces sont différentes. Klara et Félix sont ici liés par l’amitié forte qui unit une sœur et un frère. Ils ont été isolés à cause d’un traumatisme. Ils se retrouvent et se déplacent dans un processus de construction. Entre ces deux-là, il y a une confiance totale et ils peuvent se parler pour de vrai ».

Une exploration des sentiments

Autres différences : si L’Étang est une inspiration de l’ouvrage de Robert Walser, Extra Life est le fruit d’une écriture protéiforme. Dans le premier spectacle, « l’espace se dépliait dans le temps, dans une expérience mentale. Là, le temps est suspendu afin de pouvoir explorer ce moment. Nous en déplions toutes les strates. C’est assez proustien ». 

Ce dialogue devient une exploration des sentiments de Klara et Félix. « C’est une expérience heureuse et stimulante. Comme l’est une expérience artistique. Cela passe par des mots, par la compréhension. Mieux comprendre donne de l’espoir, une capacité à agir ». Autour des deux jeunes gens gravitent un personnage mystérieux, joué par Katia Petrowick, à la fois « dans une résistance et une fragilité ».

Infos pratiques

  • Mercredi 27 et jeudi 28 mars à 20 heures au Volcan au Havre
  • Durée : 1h50
  • Tarifs : de 25 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com