L’autre monde de La Sensitive

photo : La Sensitive

La compagnie La Sensitive a passé un peu plus d’une semaine au cirque-théâtre d’Elbeuf pour poursuivre son travail sur La Conf ou comment on est allé là-bas pour arriver ici qui sera créé au printemps 2021 au Tangram à Évreux.

La Sensitive veut faire vite. Tellement vite que la compagnie a décidé d’avancer sa création d’une année. Une évidence lorsque l’on évoque la fin du monde. « En janvier 2019, nous avons eu un déclic. Nous sommes tombés sur la collapsologie. L’humanité peut être sur un chemin l’amenant à sa propre destruction. De notre vivant, nous pouvons approcher ce point de bascule. Il faudra bien trouver des solutions, une force pour réfléchir à une forme de résilience. Comment l’humanité qui a une capacité de raisonnement a-t-elle pu s’éloigner de ce qu’elle est ? »

Dans ce prochain spectacle, pas de morale mais des interrogations. « C’est aussi dans l’émotion que la prise de conscience opère ». Pour cela, Mélinda Mouslim et Sylvain Decure ont imaginé un spectacle entre une conférence et une expérience scientifique, une véritable satire pour aborder les bouleversements, les notions de liberté, de justice, de progrès… « Nous serons dans des situations que chacun pourra reconnaître ». Sur le plateau, un personnage « avec tous les aspects du clown », interprété par Sylvain Decure, à la fois « candide et attachant », sera tel un cobaye dans un bac à sable qui réagira aux dires de la voix-off d’un conférencier — celle de Marcel Bozonnet.

L’écriture de La Conf ou comment on est allé là-bas pour arriver ici s’est poursuivie pendant plus d’une semaine au cirque-théâtre à Elbeuf avant une prochaine résidence au Circa à Auch et la création au Tangram à Évreux au printemps 2021. Pour cette nouvelle pièce, « le réel vient alourdir le cahier des charges. L’effondrement est plus que présent. L’urgence, palpable, est devenue un présent. Quand on travaille et que le sujet te dépasse, il faut faire un pas de côté ». Pour y parvenir, « cela demande plus d’énergie ». Il reste surtout « le plaisir d’être au plateau », « l’humour comme un espace qui permet d’envisager autre chose » et la perspective d’un « autre monde qui est dans le nôtre ».