Théo Mercier fait renaître les objets du quotidien

Avec Théo Mercier, il est question de traces, de circulation de marchandises, de transformation des objets. Nécrocéan est à découvrir jusqu’au 26 septembre au Portique, centre régional d’art contemporain, au Havre.

Au fond de la pièce, il y a un rideau, semblable à ceux qui cachent une scène de théâtre. Théo Mercier rappelle là son travail de metteur en scène. Sous ce long bout de tissus, le plasticien laisse courir pas moins de 500 crabes, tous sculptés dans un bois exotique et réalisés à La Havane à Cuba. Ils viennent conquérir un territoire ou prennent la fuite, annonçant une catastrophe écologique. Dans le décor post-romantique de Nécrocéan, Théo Mercier installe une roue et un pot d’échappement d’un véhicule qui se transforme en un serpent. Plus loin, cette Marée blanche est composée de ballon, de bouteilles, de chaises, de chaussures…

Dans ces deux installations, à voir jusqu’au 26 septembre au Portique au Havre, l’artiste emmène dans le fonds des mers et crée un paysage de désolation, néanmoins en pleine métamorphose. Tous ces objets du quotidien sont en effet recouverts de nacre selon une technique traditionnelle aztèque, perpétrée au Guerrero, un état du sud du Mexique. Ils sont sauvés de la destruction ou ne vont pas polluer l’eau, puis renaissent avec cette peau d’écailles. Ils deviennent presque les vestiges d’un monde.

En mutation

Le minéral se change en pierre précieuse dans La Possession du monde est ma priorité. Théo Mercier a entamé une collection de pierres, fabriquées pour être installées dans les aquariums. Il en possède 700. 125 d’entre elles, de formes et de couleurs différentes, sont posées sur des étagères de marbre blanc. Avec cette surprenante bibliothèque, Théo Mercier veut questionner la valeur des choses.

Comme dans Panorama obsolescence. L’artiste « dessine » une ville avec plusieurs supports métalliques pour CD, sortes de tours d’immeuble, posés sur des socles en marbre noir. C’est un autre monde qui s’ouvre, certes d’une autre époque, et qui est en pleine mutation.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 26 septembre, tous les jours, du mardi au dimanche, de 13 heures à 19 heures, au Portique, 30, rue Gabriel-Péri, au Havre
  • Entrée libre et gratuite
  • Renseignements au 09 80 85 67 82 ou sur www.leportique.org
  • photos : Rebecca Fanuele