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L’équilibre sur un fil

Photo : Emmanuel Veneau

L’Empreinte, la quatrième création de L’Attraction céleste, offre une immersion dans le monde des émotions. Porté par deux comédiens et musiciens, ce spectacle circulaire et intime évoque le lien humain, ses fluctuations et ses fragilités. Il est présenté pendant le festival Spring jusqu’au 3 avril.

Pour ce spectacle, Servane Guittier et Antoine Manceau poursuivent la démarche artistique qu’ils creusent ensemble depuis maintenant quinze ans, qui fait de la représentation théâtrale un moment de vivre-ensemble, dans le moment présent, en toute authenticité. Leur approche artistique, axée sur l’humanité et la singularité, traverse diverses thématiques telles que le handicap, les notions d’identité et de connexions humaines.

Présenté pendant le festival Spring, L’Empreinte ne déroge pas à la règle et aspire à créer une communauté éphémère où les relations se tissent, offrant une expérience collective et interactive. La mise en scène circulaire favorise l’intimité avec le public, renforçant le sentiment de proximité et d’échange. Les protagonistes déploient un cirque bien à eux, et font du spectacle un moment partagé. « Mettant de côté nos nez de clowns, nous cherchons dans L’Empreinte un jeu particulier, empruntant la spontanéité et la démesure du clown, tout en abordant des aspects tragiques, amenant le public à se questionner sur le prévu/l’imprévu, le jeu/le non-jeu ».

Au fil d’une dramaturgie subtile, ce drôle de duo tisse peu à peu une histoire riche en émotions, où le rire côtoie les larmes. Artistes pluridisciplinaires, Servane Guittier et Antoine Manceau passent de l’accordéon à la clarinette basse, du chant aux claquettes. Grâce à l’expressivité de leur jeu, les situations prennent vie et les paroles d’une chanson viennent porter le propos. Leur langage fait d’imaginaire, de musique et de poésie visuelle touche en plein cœur pour dire les choses de la vie.

Comme les mobiles de Calder

Le personnage d’Antoine Manceau se dessine autour de la recherche d’équilibre, tant dans la superposition de mobiles d’inspiration calderienne que dans la mise en jeu de son propre corps.  L’homme amène tout un univers de fil de fer, modelant des oiseaux, disséminant dans le gradin des mobiles qu’il met en mouvement en impliquant le public, créant des images de fragilité et d’équilibre précaire. La femme, elle, par la gravure, symbolise au contraire ce qui laisse une trace, ce qui est gravé, indéfectible, l’empreinte. Elle imprime une linogravure pendant le spectacle, image d’un couple qui danse dont l’impression réserve une surprise…  « Notre conscience, notre attention sont comme cette branche posée sur la pointe d’un entonnoir vissé sur la tête de cet homme, oscillant, cherchant un point d’équilibre impossible à atteindre, car toujours en mouvement » .

On émerge de L’Empreinte comme d’un rêve, avec le souvenir des émotions traversées. Une trace, gardée précieusement, qui soulève la question : sur qui, sur quoi laisse-t-on une empreinte ? 

Infos pratiques

  • lundi 25 et mardi 26 mars à 20h30 au théâtre Roger-Ferdinand à Saint-Lô. Tarifs : de 16 à 8 €. Réservation au 02 33 57 11 49
  • Jeudi 28 mars à 20 heures et vendredi 29 mars à 19h30 à l’espace culturel André-Bourvil à Caudebec-lès-Elbeuf. Gratuit. Réservation au 02 35 52 93 93
  • Samedi 30 mars à 20h30 et dimanche 31 mars à 17 heures au centre Simone-Signoret à Amfreville-la-Mivoie. Gratuit. Réservation au 02 35 52 93 93
  • Mardi 2 avril à 20 heures, mercredi 3 avril à 17 heures à la salle polyvalente Varengeville à Saint-Pierre-de-Varengeville. Gratuit. Réservation au 02 35 52 93 93
  • Durée : 1h15
  • Spectacle à partir de 12 ans
  • Aller au festival en transport en commun avec le réseau Astuce