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Un récit oublié de l’exil

photo : M. Wiart

C’est l’histoire de la Retirada ou l’exil des républicains dans une Espagne fasciste. François Rascalou avec sa compagnie Action d’espace la raconte dans cette pièce chorégraphique et théâtrale, Nous aurons la liberté. C’est samedi 18 mai pendant le festival Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen.

« Quand on m’a proposé d’écrire un spectacle sur cette histoire, je la connaissais à peine et je n’avais pas de lien affectif avec elle ». Cette histoire, c’est celle des familles républicaines espagnoles qui ont fui leur pays entré dans le fascisme dans les années 1930. Quant au lien affectif, il était pourtant tissé. « Pendant mon enfance, je faisais partie de ces gamins de Mende qui allaient passer la journée au château de Rieucros. On partait le matin en bus. On y jouait. On y pique-niquait. J’ai passé beaucoup de temps dans ce lieu. Pourtant, on ne m’a jamais rien raconté de ce qui s’y était passé ».

Pour François Rascalou, le château de Rieucros en Lozère était un centre de vacances. Il a été aussi ce endroit où étaient internés des hommes, des femmes et des enfants dans des conditions épouvantables. « Ce fut ensuite une succession de chocs. Quand je suis retourné sur les lieux pour préparer le spectacle, j’ai découvert le rocher où est sculpté un soldat de profil tenant un fusil. Personne ne m’avait amené là. Pour moi, c’était choquant. Gamin, on me racontait les actes des résistants mais on ne m’a jamais parlé des Républicains espagnols qui s’étaient aussi engagés contre les fascistes ».

Dans des couvertures

Le metteur en scène de la compagnie Action d’espace a consulté les archives sur l’exil des familles espagnoles en lutte vers la France et recueilli des témoignages. « Nous avons fait en sorte que notre recherche devienne une matière » pour parler d’exode, de résistance, de justice, d’idéaux… Présenté samedi 18 mai pendant le festival Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen, Nous aurons la liberté traverse des récits d’exilés entremêlés aux poèmes d’Antonio Rodriguez Yuste. La mémoire surgit des corps grâce aux mouvements dansés.

François Rascalou a aussi été frappé par les images de ces personnes emmitouflées dans des couvertures qui deviennent les éléments de la scénographie de Nous aurons la liberté. « Elles sont des collines, des montagnes, se transforment en stèle, dessinent un labyrinthe où le public est invité ».

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