Juste une phrase prononcée lors d’un discours a suffi à Eliott Huby pour écrire et réaliser un court métrage. Nous sommes en guerre est à découvrir vendredi 17 mai lors de l’Acte 1 du festival Le Courtivore au cinéma Ariel à Mont-Saint-Aignan.
Nous sommes en guerre… Ces quatre mots ont fortement résonné dans la tête d’Eliott Huby. « Ce n’est pas tant la phrase qui m’a interpelé mais davantage la méthode employée. Lors de ce discours, Emmanuel Macron l’utilise pour poser un ton, une gravité. En fait, il veut dire : maintenant, il va falloir être sérieux. Cela reflète les méthodes des politiciens pour nous faire adhérer à leurs idées. Cette phrase est arrivée en écho à une vidéo d’un homme politique qui se vantait de piocher dans les répliques de films et de les reprendre à sa sauce. C’est fou d’avouer cela ».
Le jeune réalisateur, également comédien au sein de La Compagnie du bonheur vert, a alors commencé un travail de recherche. Il a réécouté les discours de plusieurs chefs d’État d’aujourd’hui et d’hier évoquant la guerre et en a conservé quelques extraits. Autant de phrases pour écrire une trame narrative et « mettre en scène la démagogie. Dans ces prises de parole, il n’y a pas de fond. Tout est général et reste à la surface. Ces hommes ne disent rien. C’est juste du vent ». C’est tout l’objet de ce court métrage présenté pendant le festival Le Courtivore au cinéma Ariel : révéler une imposture.
Un tournage dans le salon
Eliott Huby a confié son texte à des membres de sa famille et des amis. Tous sont passés devant sa caméra, alors installée dans son salon, et se sont prêtés à cet exercice d’allocution officielle. Pour Nous sommes en guerre, une fiction de sept minutes, Eliott Huby a employé la technique du jump cut. « Le plus difficile a été de trouver le bon rythme. Je voulais un crescendo, un contenu galvanisant. Je propose là une forme de montage. J’aurais pu faire vingt films qui auraient eu chacun un sens différent ».
Nous sommes en guerre est le premier film d’Eliott Huby qui partage son temps entre cinéma et théâtre. L’artiste a un appétence autant pour le jeu, la réalisation que le montage. Quand il écrit, il a toujours une pensée pour les comédiennes et comédiens et son texte doit être le point de départ d’une performance.
Infos pratiques
- Vendredi 17 mai à 20 heures au cinéma Ariel à Mont-Saint-Aignan
- Tarif : 5 €
- Programmation complète
- Réservation en ligne
- Aller au festival en transport en commun avec le réseau Astuce
