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En quête de territoires intimes

Photo : Simon Gauchet

L’Atlantide, la mythique cité engloutie, fascine toujours. Simon Gauchet de L’École parallèle imaginaire s’est intéressé à une expédition maritime pour imaginer un voyage métaphysique. La Grande Marée est à voir samedi 18 mai à la Scène 5 à Louviers avec Le Tangram pendant le festival Les AnthropoScènes.

À la recherche de l’île d’Utopie

Tout a commencé par une expédition un peu folle pour trouver la société idéale, celle décrite par Thomas More. « Nous avons construit un radeau pour partir vers une île imaginaire ». Le voyage a duré neuf mois. « Plus tard, une journaliste m’envoie un article écrit dans les années 1980 relatant une autre expédition voguant vers l’Atlantide. Une communauté de chercheurs allemands a souhaité revenir en fait sur le lieu portant le traumatisme de la société occidentale. Tant qu’il ne sera pas trouvé, l’humanité est condamnée à revivre la catastrophe. L’expédition n’est jamais partie en raison de la chute du Mur de Berlin ».

Simon Gauchet, metteur en scène, prépare alors une autre exploration avec des actrices et des acteurs de L’École parallèle imaginaire et l’auteur Martin Mongin. Leur objectif : découvrir des espaces imaginaires avec, en eux, une part d’un monde englouti. Le groupe a alors visité les grottes marines du Cap Fréhel, les landes mégalithiques de Saint-Just, la rade de Lorient, la barre d’Étel, la baie du Mont-Saint-Michel, la caldeira de Santorin, la grotte de Cougnac, la plaine de la Crau. « Nous avons cheminé dans ces lieux pour convoquer des expériences sensibles, récolter des histoires et fabriquer une dramaturgie. Cela a été très nourrissant ».

Des rêves

Durant ces voyages, « nous avons eu envie d’être engloutis à nouveau et de nous plonger dans nos territoires intimes ». Comme le mouvement des marées qui cache et dévoile des profondeurs. D’où le titre de cette pièce de théâtre, La Grande Marée. Un spectacle en trois parties : « nous racontons la façon dont cette création a été écrite. C’est le récit de nos recherches et de nos propres expéditions avant d’entrer dans une dimension plus onirique. C’est une façon d’entrer dans le côté intime de chacun, tel un spéléologue qui visite une grotte ».

Dans un décor de toiles peintes, quatre comédienne et comédiens, Cléa Laizé, Rémi Fortin, Gaël Baron et Yann Boudaud, dessinent une géographie intérieure et imaginaire. Pas de morale dans La Grande Marée. Pas plus de catastrophisme. Simon Gauchet enlace des récits pour entrer dans un monde de rêves.

Infos pratiques

  • Samedi 18 mai à 19 heures à La Scène 5 à Louviers
  • Navette au départ d’Évreux (4€). Inscription auprès de la billetterie du Tangram
  • Durée : 2 heures
  • Spectacle à partir de 15 ans
  • Tarifs : de 20 à 10 €. Pour les étudiants :  carte Culture
  • Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
  • Des places sont à gagner